Le Kamouraska, l’un des meilleurs restaurants à Annecy

Je t’emmène sur ma place préférée à Annecy. Comme au Cluedo, il y des passages secrets pour y arriver. Une fois rue Filaterie, emprunte la première trouée sur laquelle tu tombes et tu atterriras forcément sur cette jolie place ou plus justement sur ce joli passage de la Cathédrale.
Tu remarques d’abord cette façade en bois sombre, ces belles portes-fenêtres également en bois et cette enseigne au nom rêveur, « Kamouraska ». Ça t’évoque le Japon ? La Russie ? Tout faux. Il s’agit en fait d’un adorable village de pêcheurs au bord du Saint-Laurent au Québec, là où le fleuve se jette dans l’océan.
La première fois que je suis passée devant cette devanture, je me suis arrêtée net en apercevant cette grande tablée en marbre, incroyable. Vois-tu, j’ai un léger amour du marbre. Bref. Cette table unique mais surtout majestueuse m’intriguait drôlement et j’ai été d’autant plus surprise en constatant que ce lieu si insolite était à la fois un restaurant, un caviste et une épicerie.

  • Accueil : clairement chaleureux ! Jérôme sort volontiers de sa (petite) cuisine pour te servir et échanger sur les plats; Marie-Hélène, en salle et en bonne sommelière, saura te raconter les vins naturels si tu es novice et te conseiller de surprenants accords.
  • Ambiance : cette longue table unique en marbre fait du Kamouraska un lieu spécial où tu peux te retrouver (ou pas) à sympathiser avec ton voisin, inconnu jusqu’alors. L’ambiance de chaque repas y est donc toujours différente et cette impressionnante vinothèque qui grimpe jusqu’au plafond laisse pantois.
  • Assiette : là, prépare-toi à être surpris ! Jérôme est autodidacte donc loin des codes, sa cuisine c’est sans limites, sans interdits, il ose tout ! Le concept : des assiettes faites minute, à partager et à accompagner de délicieux breuvages naturels.
  • Addition : assiettes entre 5€ et 13€, vin au verre autour des 7€. Note un peu salée si comme moi tu veux ABSOLUMENT tout goûter.

Confidence pour confidence

La première fois que j’y ai dîné, j’ai été littéralement transportée. Jérôme m’a conquise par sa cuisine si subtile et Marie-Hélène m’a définitivement convertie aux vins naturels.
J’ai adoré des produits qu’habituellement je n’apprécie pas mais qui là, sublimés par le talent de Jérôme, ont trouvé grâce à mes yeux. Et j’ai bu plus que de raison, au gré des accords mets et vins très réussis suggérés par Marie-Hélène, sans pour autant être malade le lendemain (le charme discret de ces vins sans sulfites).

La cave

Au Kamouraska, tu peux donc manger mais tu peux aussi y acheter ton vin, ton cidre, tes bières, ton champagne ou tes alcools forts et le tout en version naturelle.
Parce qu’à l’origine, c’est la passion commune pour les vins natures qui a rapproché Marie-Hélène la Québécoise de Jérôme le Parisien ! Je te raconterai ça tout à l’heure…

C’est le résultat d’une réelle volonté de retrouver l’expression naturelle du terroir. C’est donc le fruit de raisins issus de l’agriculture biologique. Mais un vin naturel se caractérise surtout par l’absence d’ajout de tout produit chimique, à l’exception si besoin de sulfites mais alors en quantité infime. Cela nécessite donc énormément de travail à la vigne. La différence avec un vin bio, c’est que le cahier des charges des vins biologiques permet l’ajout en quantités importantes de soufre et d’autres produits lors du processus de vinification.

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La sélection des vins natures proposés au Kamouraska est très pointue et attention aux idées reçues, un vin naturel n’est pas forcément plus cher ! Il y en a bien pour toutes les bourses ici, on commence à 10-12€ pour aller jusqu’à des bouteilles exceptionnelles autour des 300€. Le choix offert est basé sur de réels coups de cœur. Marie-Hélène et Jérôme se sont donc fait plaisir en choisissant les vins de 25 vignerons qu’ils connaissent depuis longtemps et qu’ils aiment le plus. Si tu es amateur, tu vas vibrer en voyant les allocations exceptionnelles que ces deux-là ont réussi à obtenir ! Du Châteauneuf-du-Pape d’Henri Bonneau, du Champagne de Jérôme Prévost (qui est juste présent dans les meilleurs restaurants du monde, qui a peu de rendement et qui choisit où il veut être présent), etc. Bref, une sélection à faire pâlir d’envie les sommeliers des plus belles tables du coin !

Plutôt alcools forts ? C’est aussi possible. Tu trouveras notamment les eaux de vie et liqueurs de la distillerie artisanale Laurent Cazottes qui travaille avec de vieux alambics. De vraies eaux de vie faites comme il y a 100 ans !

Le restaurant

La cuisine de Jérôme frappe par sa subtilité et tu sens qu’il s’amuse avec les produits. Il n’a pas fait d’école de cuisine, il n’est donc pas en quelque sorte « formaté » et se permet une cuisine à l’instinct. Point de plat classique ici ! Le concept, c’est des assiettes préparées minute, à partager afin de goûter plusieurs plats. Même en y allant seule un midi, je t’assure que je tiens à prendre plusieurs assiettes, poussée par la curiosité de tout expérimenter.

La carte est courte et Jérôme travaille avec des produits de saison, issus de l’agriculture biologique tant que possible et surtout avec beaucoup de bon sens. Prépare-toi à faire de nombreuses découvertes et à aimer ça. Moi je n’avais encore jamais eu l’envie de manger de la viande crue avant la cuisine de Jérôme et pourtant… ça m’a drôlement plu !

Marie-Hélène ose des accords que peu de sommeliers se permettraient et Jérôme surprend par sa cuisine instinctive.

L’amour des beaux produits se poursuit à l’épicerie

La bonne surprise, c’est que tu peux repartir avec de bons produits que Marie-Hélène et Jérôme adorent et qu’ils utilisent à la fois personnellement mais aussi pour la cuisine du restaurant.

Dans le désordre et de façon non exhaustive, tu pourras t’y procurer :

  • Des crus d’une huile délicieuse d’olive du vigneron Frank Cornelissen qui est sur l’Etna, dont tu retrouves aussi le vin
  • Les rillettes, le jambonneau, le boudin d’Alain Grèzes, du 100% cochon – 0% conservateur
  • Des câpres fabuleuses en provenance de l’île italienne de Pantelleria qui goûtent la violette (si si, je t’assure, j’ai goûté ! et Jérôme a déjà intégré cette câpre dans une ganache au chocolat, le tout accompagné de vin rouge, mais là je m’égare) du vigneron Gabrio Bini dont tu retrouves aussi le vin.
  • Des épices des Saveurs du Cachemire, que Jérôme utilise quotidiennement et qui sont fournies par un baroudeur qui travaille avec les chefs. Donc si tu as eu un coup de cœur pour les épices d’un plat, tu peux repartir avec les mêmes à la maison !
  • Des pâtes en provenance des Pouilles, un vinaigre de Saké d’une vieille maison japonaise, de l’huile de moutarde, le cacao et les chocolats de Claudio Corallo, cet Italien qui cultive à Sao Tomé, transforme mais vend aussi les produits bruts tels que les fèves ou le grué. Le cacao est trié à la main, grain par grain, t’imagines ?
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Puisque je suis fascinée par les personnes qui entreprennent et que j’adore cet endroit, j’ai eu envie d’en savoir un peu plus sur ces deux-là.

S’il y a bien une chose qui caractérise Marie-Hélène et Jérôme, c’est la PASSION. Les deux sont autodidactes et les deux ont des parcours atypiques pour des restaurateurs. Moi j’ai eu du mal à les croire lorsqu’ils m’ont dit qu’ils n’avaient pas de formation et qu’ils faisaient absolument tout à l’instinct… nan mais c’est quoi ces foutus surdoués ?! Imaginez, un artiste-peintre parisien fraîchement restaurateur et une photographe future docteure en psychologie québécoise qui se rencontrent au festival Omnivore de Montréal et tombent amoureux, réunis par leur passion commune pour les vins naturels.

Une première expérience de restaurateur indépendant à Paris étant financièrement impossible, l’aventure commence en Bourgogne avec un bistrot de village à 1h30 de Paris. Seulement 4 mois après l’ouverture, mon critique gastronomique préféré s’y rend incognito, comme à son habitude et rédige un article qui donne envie de tailler la route pour l’Yonne. Et 1 an après l’ouverture, le resto de village est propulsé « meilleur bistrodidacte » du guide gastronomique que j’adore,  Le Fooding.
La mayonnaise prend et ils se retrouvent à voyager aux 4 coins du monde, invités par des chefs étrangers et sollicités pour des évènements culinaires, en parallèle du restaurant. Ils en ont fait des km, guidés par leur passion : l’Afrique du Sud, les Etats-Unis, le Canada, l’Islande, le Danemark, l’Ecosse, l’Italie, la Belgique et j’en passe. Au fil de ces voyages, ils n’ont eu de cesse de s’interroger « Où est-ce que l’on peut être heureux en tant que couple et famille, tout en travaillant ? »

C’est finalement en regardant un reportage « Des Racines et des Ailes » sur Annecy que Marie-Hélène a été subjuguée par la beauté du lieu. Jérôme, lui, en avait de vagues souvenirs d’enfance. Ils décident dont de venir y passer un week-end et là : est-ce parce qu’elle est Québécoise, toujours est-il que ce lac turquoise crée l’émotion chez Marie-Hélène, une émotion si puissante qu’elle en a les larmes aux yeux. Elle a cette phrase qui m’a fait à mon tour monter les larmes « J’ai dit à Jérôme : cette odeur… ça sent chez moi ». C’est ensuite en explorant la ville qu’ils tombent sur cette belle devanture et en baissant la tête, y voient un panneau « à vendre ». Coup de cœur confirmé une fois dans le local, ça y était, ils avaient trouvé leur futur point d’ancrage.

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Le Kamouraska a ouvert ses belles portes-fenêtres en août 2016

Cette longue table en marbre qui m’a interpellée la première fois que je passais ici, tu ne peux pas la louper. Elle est belle hein ? Moi, j’en suis fan. Et j’adore le parti pris de cette table d’hôtes.
Evidemment, il ne faut pas avoir l’envie d’un moment hyper intimiste en y allant mais ce qui est sûr, c’est qu’à chaque fois, c’est différent. Parfois tu te contentes de saluer poliment la tablée en t’asseyant puis plus rien pendant tout le repas, parfois tu échanges avec tes voisins inconnus sur les plats, les vins et parfois, bah tu te fais carrément de nouveaux amis !
Cette plaque de marbre, c’est un cadeau tombé du ciel déniché dans la cour de Marbres & Design, dans le coin des retailles, puisque les tables classiques ne correspondaient pas à leurs contraintes de dimensions. Les chaises Baumann s’accordent parfaitement à cette table singulière.

Tu remarques forcément cette vinothèque spectaculaire qui touche presque le plafond et la voûte dans laquelle viennent se nicher les bons produits de l’épicerie.
Ce surprenant orgue électrique dans le fond de la salle ne t’aura pas non plus échappé, tout comme ce tableau faussement naïf d’une artiste géorgienne qu’ils adorent.

Les deux ne s’arrêtent pas là

Ils ont ouvert début octobre leur 2ème repaire, à une dizaine de pas du Kamouraska : La PiscineLe concept est simple, tout y est bio, artisanal, local et zéro déchet. ABSOLUMENT TOUT. Pour l’emporté, il y a donc une consigne pour le verre et les couverts.

C’est ouvert du petit déjeuner au goûter en passant par la pause déjeuner. La carte est courte et efficace. En boissons : du café, 1 jus, 1 smoothie (ici, point de banane puisqu’elle aurait fait des km), 1 sirop maison, 1 bière. Côté mets : 1 granola maison, 1 gâteau, 1 muffin, 3 sandwichs, 1 soupe et 1 salade. Le tout sain, qualitatif et surtout, bien gourmand !

Parce que Marie-Hélène et Jérôme sont deux personnes peu communes, j’ai eu envie de les connaitre davantage, à ma façon et de te les dévoiler en vidéo

Pour découvrir le Kamouraska

Adresse : 6 Passage de la Cathédrale, 74000 Annecy
Téléphone : 09 50 78 82 96
Horaires d’ouverture : du mercredi au samedi de 10h à 22h
www.kamouraska.fr
Page Facebook

♥ Un grand merci à Charlotte Le Mesle pour ses magnifiques photos. Découvre sa page Facebook ! ♥ 
Evidemment, tu auras reconnu mes gros talents de photographe pour les photos de ‘La Piscine’…